Le genre neutre ou épicène est de plus en plus utilisé dans les médias. Dans d’autres cas, on préfère encore marquer la présence du féminin, soit pour valoriser la reconnaissance et la visibilité des femmes et de leur apport dans le milieu dont il est question. On dit alors que le texte a subi une féminisation.
Sur le fond, la féminisation de texte se veut une « remise en question partielle du principe selon lequel le masculin serait le genre non marqué en français ». On apprend en effet, dès nos premiers mots, que le masculin est le genre « neutre » et qu’il l’emporte sur le féminin. Mais pourquoi donc? Selon la Confédération des syndicats nationaux, la « tendance sexiste » des vieux théoriciens du français y est pour quelque chose…
Malgré cette explication, certains disent que la féminisation contribue à « alourdir le texte » ou se vexent de cette mode qui chamboule leurs habitudes et les force dans de nouvelles façons de faire qu’ils ne connaissent pas. « Le masculin inclut déjà tout le monde, pourquoi changer la règle? », je l’ai entendu souvent cette question. Les réponses sont fermes et passionnées, et nous portent vers un débat socioculturel inévitable : le féminisme avec un grand F! En effet, on choisira de féminiser un communiqué, par exemple, pour le rendre plus précis et, surtout, plus représentatif du public auquel il s’adresse; ou, comme le dit si bien Marie-Andrée Bergeron dans la revue érudit, pour « faire la promotion de l’égalité »…
Il existe différentes techniques de féminisation, dont l’utilisation des mots génériques (ex. : personnel au lieu d’employé et employée), des mots épicènes (ex. : cadre, secrétaire, juge) lorsque cela est possible, ou des tournures impersonnelles (ex. : l’horaire doit être respecté au lieu de « l’employé(e) doit respecter l’horaire »). Pour marquer davantage la présence des femmes dans le texte dont il est question, on peut aussi choisir d’écrire au long (et non dans sa forme télescopée), le genre masculin et le genre féminin en accordant l’adjectif avec le terme le plus près s’il y a lieu (ex. : les candidates et les candidats retenus seront invités à une entrevue).
Bonne rédaction à tous et à toutes!